My son Cyril was born at 24 weeks/4 days gestation in Summit, New Jersey. He spent 8 months in the NICU (Neonatal Intensive Care Unit). About two and half months after his birth, Cyril got his first round of immunizations. Everything seemed to be going well until they called the house that night to tell us that we needed to get to the hospital right away because he was having respiratory failure and could die at any moment. My husband and I drove to the hospital in a state of sheer panic, held together by faith alone. I felt engulfed in darkness. “Tout Noir” describes these moments.
Ce soir-là, j’ai vu tout noir.
On m’a appelée pour me dire qu’il fallait venir. Tout de suite.
Un véritable cauchemar.
Le trajet m’a paru très long. Autour de moi, tout était noir, effrayant, agonisant. Je n’arrivais pas à respirer, donc j’ai crié pour ne pas étouffer.
Ce cauchemar—la peur et la colique qu’il a engendrées. Cette nuit affreuse et douloureuse, incroyablement cruelle.
Je n’arrivais pas à penser, ne savais que dire ni que faire. Je me suis raccrochée à ma foi, me suis rappelée de mes prières. J’avais le ventre noué en cordes, un arc de feu autour des reins. Je me tordais les mains et hurlais, impuissante, en larmes, impatiente.
Je ne voulais pas croire au pire.
Je demandais à Dieu dans ma peur, de m’épargner cette douleur. Ce que j’avais de si précieux, que j’avais accueilli et accepté, pouvait-Il vraiment me l’enlever? Comme ça, sans mise en garde? Je ne pouvais pas respirer…
J’ai vu tout noir sur le chemin; j’ai vu tout noir auprès de ceux qui essayaient de me préparer; ceux qui me tenaient la main, voulaient que je fasse mes derniers adieux, pour ensuite m’en aller.
J’ai vu tout noir, malgré les lampes et le clignotement des moniteurs. J’ai vu tout noir dans la chapelle, où Je croyais devenir folle.
Ce soir-là—incompréhensible, infernale, insupportable, intolérable.
Un homme de Dieu est arrivé, un pasteur habillé de noir. Il s’est assis non loin de moi mais je n’ai pas voulu lui parler. Il m’a dit lui aussi que je devais me préparer, m’attendre au pire et l’accepter. Mais j’ai refusé d’écouter; je l’ai ignoré. Qu’il m’agaçait! S’il ne pouvait pas m’appuyer, lui qui devait en savoir plus, alors, au moins qu’il se taise!
J’ai vu tout noir quand en voiture, on m’a dit qu’il fallait le suivre. On le menait autre part pour une dernière tentative.
J’ai vu tout noir.
J’ai trébuché; ne savais plus ce que je disais. Je me taisais et puis priais, me lamentais et puis pleurais.
J’ai vu tout noir dans une chapelle (Il y en avait une à chaque fois!). Je n’en pouvais plus, m’affaiblissais, commençais à me résigner.
J’ai vu tout noir, agenouillée devant le tabernacle fermé, mes yeux sur une peinture: Jésus entouré de médecins.
J’ai vu tout noir; n’en pouvais plus de demander, de supplier.
Puis… une chose étrange s’est produite.
J’ai senti comme une lumière qui scintillait dans le trou noir. J’ai senti comme une main, qui me soutenait, m’affermissait.
Une dame s’est jointe à moi, a demandé ce qui n’allait pas. Elle a intercédée, demandé à Dieu d’écouter…
Je ne sais pas ce qui s’est passé.
J’étais dans l’ombre, comme hébétée, mon cœur à côté de moi. Je voyais tout noir. Mais de ce noir, j’ai entrevu une étincelle.
Je ne sais pas d’où elle est venue, cette paix que j’ai ressentie. Mais je ne pleurais plus; j’attendais.
Il ne faisait plus tout à fait noir.
Coral Spring, Floride, 18 juillet 2011
* * *
A proud native of Haiti and an avid reader of romance novels, Neddy started her writing adventure at the tender age of twelve. From that point on, the written word became her preferred mode of expression—her salvation when life got complicated, a peaceful reprieve from the stress of daily living. She’s kept the notebook that held her very first poems and the diaries from her teenage and college years in New York, her favorite American city (Go Jets”! Go Yankees!). A tad philosophical, her writing tends to give voice to the battles she faces as she tries to reconcile all the different parts of her life.
Leave a Comment